Lutter contre le paludisme pour éviter une flambée épidémique
6 millions de personnes, en majorité des enfants, pourraient
être touchées par le paludisme dans les prochains mois, ce pourrait
provoquer le décès de plus 100 000 personnes.
Des
pluies abondantes, une forte augmentation des cas de paludisme et des
décès dus à cette infection entre juin et août, ainsi qu’une
augmentation généralisée des parasites responsables de la maladie et de
son vecteur (le moustique) font craindre une épidémie de paludisme qui
pourrait toucher 6 millions d’Ethiopiens durant la haute saison de
transmission d’octobre à décembre.
Dans le seul Etat méridional
des nations, nationalités et des peuples (SNNPR), 59 332 cas de
paludisme ont été enregistrés de juin à juillet, période de l’année où
le taux de prévalence est généralement faible.
Durant l’épidémie de
2003, 6,1 millions de cas de paludisme avaient été recensés entre avril
et décembre. Entre 45 000 et 114 000 personnes sont mortes du paludisme
durant cette période. Des chiffres similaires sont redoutés cette année
si une épidémie se déclarait.
L’UNICEF travaille actuellement
avec le gouvernement éthiopien en vue d’une distribution rapide de
moustiquaires imprégnées. L’objectif est de protéger 6 millions de
personnes du paludisme avant la fin de l’année en distribuant 3
millions de moustiquaires imprégnées de septembre à décembre 2005. Pour
les cinq années à venir, l’Ethiopie a besoin de 14 millions de
moustiquaires supplémentaires pour une protection optimale des familles
vulnérables.
En 2005, l’UNICEF a importé 2 815 800 doses de
Coartem (nouvelle association de deux médicaments destinée au
traitement du paludisme) presque entièrement épuisées à ce jour. Dans
la mesure où l’Ethiopie utilise ce médicament coûteux mais efficace
pour la première fois depuis son changement de protocole suite à
l’épidémie de 2003, l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
et le Ministère fédéral de la santé ont formé des milliers d’agents de
santé à l’utilisation de ce traitement. L’UNICEF a aussi distribué de
la quinine pour traiter les enfants et les femmes enceintes infectés et
réduire la mortalité parmi les cas sévères. Une étude est en cours pour
évaluer l’efficacité de la distribution et de la consommation de ces
médicaments.
L’Ethiopie a besoin de 2 millions de doses
supplémentaires de Coartem pour garantir une réponse appropriée en cas
d’urgence, ce qui représente un coût de 4 millions de dollars. 125 000
dollars sont également nécessaires pour constituer des stocks de
quinine visant à traiter les cas sévères. L’UNICEF a également besoin
de 3 millions de kits de dépistage pour un coût de 2 millions de
dollars afin d’affiner les diagnostics et garantir que le Coartem est
utilisé à bon escient. 600 000 dollars sont aussi nécessaires pour
couvrir des coûts additionnels engendrés par la mise en place de la
campagne de prévention du paludisme par la distribution de
moustiquaires imprégnées et la pulvérisation à effet rémanent à
l’intérieur des habitations*.
Au total, l’UNICEF a besoin de 6,7
millions de dollars pour répondre à la flambée épidémique en Ethiopie
et prendre en charge les enfants malades.
* la pulvérisation à effet
rémanent à l’intérieur des habitations peut être définie comme
l’application d’un insecticide qui sèche et forme un dépôt cristallin
rémanent sur les surfaces pulvérisées (OMS).
Source : UNICEF, 26 septembre 2005