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Toi qui viens d'Ethiopie...
2 octobre 2005

Les mariages précoces limitent les possibilités des filles en Éthiopie

ibc_ethiopia_bride1 Tizalem, une fillette de 12 ans, s'appuie contre le mur de la case de ses parents dans un village de la région d'Amhara en Éthiopie. Elle attend la venue de la coiffeuse qui va bientôt arriver pour lui natter les cheveux.

C'est la veille de son mariage avec Gegahun, qui a 24 ans.

En Éthiopie, et dans plusieurs régions d'Afrique de l'Est, d'Afrique de l'Ouest et d'Asie du Sud, il n'est pas rare que les filles soient mariées dès sept ou huit ans. En comparaison, Tizalem est donc plus âgée. Le nombre exact de mariages précoces est difficile à obtenir car beaucoup d'entre eux ne sont pas déclarés et célébrés officiellement. Tizalem est toutefois l'une des filles dont le mariage a été documenté par l'UNICEF Éthiopie. 

L'UNICEF lutte contre le mariage précoce dans le cadre d'une approche plus vaste visant à garantir aux enfants un « environnement protecteur » qui les met à l'abri de ce type d'exploitation. Le mariage précoce peut avoir des conséquences désastreuses pour les enfants - notamment des problèmes de santé, des épisodes de violence conjugale et  l'impossibilité de s'instruire. Une fois mariées, les filles ne retournent quasiment jamais à pas à l'école. 

L'UNICEF travaille dans plus de 70 pays pour garantir aux filles l'égalité des chances en matière d'éducation, pour faire prendre conscience aux familles et aux communautés des risques graves du mariage précoce pour les jeunes filles, pour convaincre les législateurs d'interdire cette pratique et pour mettre sur pied un système d'accueil et de conseils pour accueillir les jeunes filles maltraitées. 

Une fois ses cheveux nattés, Tizalem trempe les mains dans une préparation dont les propriétés s'assimilent à celles du henné, et qui est utilisée dans sa région pour teinter les mains et les pieds des filles et des femmes lors d'occasions spéciales.

ibc_ethiopia_bride52Tizalem s'apprête à signer le contrat de mariage

Un mariage tout en blanc

Conformément à la tradition, Tizalem est drapée dans un grand vêtement blanc qui lui couvre le visage. Elle est portée hors de la case de ses parents le jour de son mariage, pendant que les anciens du village préparent le contrat qui la liera à son mari.

Ce contrat stipule le nombre de têtes de bétail que donne chaque famille au nouveau couple, ainsi que tous les autres cadeaux, en argent liquide et en nature. Il dit aussi que Tizalem, qui en est à sa quatrième année d'école, sera autorisée par son mari à poursuivre sa scolarité. Si cette promesse n'est pas tenue, une amende en espèces sera payée par le mari à la famille de Tizalem.

Tizalem découvre son visage seulement le temps qu'il faut pour signer le contrat.

Sa mère quitte ses invités et entre dans sa case pour pleurer. Elle a accepté de suivre la tradition locale du mariage d'enfants pour sa fille unique à condition qu'une clause soit ajoutée au contrat interdisant tout rapport sexuel entre le mari et la femme jusqu'à ce que Tizalem ait quinze ans.

Les anciens n'ont pas jugé bon d'insérer cette clause, et la mère de Tizalem ne s'en est aperçue qu'après que sa fille a signé le document.

Pendant ce temps, la famille et les amis se sont réunis au village des parents de Tizalem pour un après-midi de fête.

Durant les festivités, Tizalem reste complètement recouverte par le drap et la coiffe de mariage en coton blanc, et reste assise en silence aux côtés de son nouveau mari. Après les célébrations, Gegahun emmènera sa jeune épouse chez lui où seulement lui et sa famille la verront se découvrir.

Tandis que les voisins et les membres de la famille dansent pour célébrer leur union, le couple se rend dans le nouveau foyer de Tizalem.

Source : UNICEF

Voir aussi :
texteOK2  Faire respecter les droits des filles dans les régions rurales 

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Commentaires
I
Monsieur,je suis très ravi de votre document sur le mariage préce des filles qui fait la une des documents et constitut nu problème de santé publiqe.Je exorte de ne pas baisser les bras contre ces phénomènes qui risquent de devénir vulgaire.Combattons les.<br /> Je vous pris de faire sortir egalement la perception des vivs à vis du mariage précoce des fillles dans le monde
J
Le mercredi 26 juillet 2006 à 15h45, France 5 diffusera un documentaire de 52 minutes intitulé "Les petites mariées d'Abyssinie".<br /> <br /> Tandis qu'une loi interdit depuis 1995 les mariages précoces en Ethiopie, nombre de jeunes filles s'y marient pourtant avant l'âge de 15 ans. Retour sur une coutume qui se perpétue depuis la nuit des temps.<br /> <br /> Hauts plateaux de l'Amhara, Ethiopie. Dans cette région pauvre et reculée, Woobit, écolière, et Téguénié, religieux, sont mariés depuis trois ans. Il s'agit là d'un mariage de convenance et non d'amour, comme le veut la tradition. Woobit n'en garde aucun souvenir. Quant à Téguénié, il explique qu'il a obéi à la volonté de son père et qu'il ne pouvait refuser. C'est également à sa famille de décider quand le couple aura des enfants.<br /> <br /> En Ethiopie, les jeunes filles sont promises dès leur plus jeune âge à un homme mûr qu'elles ne connaissent pas. Le jour des noces, elles sont recouvertes d'un tissu blanc qui leur masque le visage de sorte qu'elles ne découvrent leur futur époux qu'au dernier moment. Marier leur fille si jeune rassure les parents quant à leur virginité, car se réserver pour un seul homme est synonyme de pureté.<br /> <br /> Le gouvernement éthiopien interdit les mariages précoces depuis 1995, mais la coutume persiste encore dans le pays. Localement, des associations tentent un travail d'éducation auprès des familles pour rompre avec cette tradition aux conséquences dramatiques pour les enfants.<br /> <br /> Se marier trop jeune les condamne à quitter l'école. En outre, la plupart s'enfuient après leur mariage et échouent en ville où le cauchemar les attend : elles deviennent au mieux servantes dans des familles qui les exploitent, ou finissent par se prostituer, tomber enceintes ou encore par contracter le virus du sida.<br /> <br /> Les drames ne manquent pas. Un médecin explique que, avant l'âge de 15 ans, le bassin des jeunes filles est trop étroit pour qu'une grossesse puisse se développer normalement, ce qui entraîne des complications lors de l'accouchement. Ailleurs en Ethiopie, dans la ville de Gondar, un couple attend devant l'hôpital. Leur fille, sur le point d'accoucher, ne se sentait pas bien. Son père raconte qu'il l'a mariée contre sa volonté, par devoir. Aujourd'hui, il admet qu'il a eu tort, qu'il aurait dû l'instruire.<br /> <br /> C'est le manque d'instruction et la pauvreté qui provoquent ces mariages précoces. Aujourd'hui, l'Unicef se préoccupe de ce problème et mène un travail sur le terrain afin de laisser aux jeunes filles le droit de se cultiver et de choisir leur futur mari. C'est le seul moyen, pour ces familles, de s'en sortir.<br /> <br /> Selon un rapport réalisé en 2001 par l'Unicef pour le gouvernement éthiopien, 74% des filles de l'Amhara sont mariées avant 15 ans à un homme qu'elles n'ont pas choisi. En Ethiopie, l'espérance de vie est de 42 ans. D'où "l'urgence" pour les filles de trouver un bon parti très rapidement...
Toi qui viens d'Ethiopie...
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