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Toi qui viens d'Ethiopie...
26 juillet 2006

Washington appuie l'Ethiopie pour anéantir les islamistes somaliens après l'échec des seigneurs de guerre

par Pierre Emangongo

Les Etats-Unis d'Amérique ont digéré très mal la reculade publique que leur avait infligée les tribunaux islamistes en chassant les seigneurs de guerre qui bénéficiaient de l'appui américain, sous prétexte de combattre la nébuleuse Al Qaïda de Ben Laden dans ce pays hautement stratégique de l'Est du continent africain.

L'Administration Bush considère l'Ethiopie comme une alternative dans son ambition d'anéantir ces islamistes décidés désormais d'imposer la Charia sur le territoire somalien. Ce qui complique déjà les négociations inter-somaliennes. Car, les islamistes conditionnent l'amorce des négociations au départ des troupes éthiopiennes de leur territoire. L'impasse de la crise somalienne présente des ressemblances avec l'Afghanistan où les Talibans continuent de faire la résistance aux Américains et alliés.

S'achemine t-on vers la régionalisation de la crise somalienne ? Cette question lancinante vaut la chandelle, eu égard à l'évolution désastreuse de la situation socio-politique en Somalie.

Outre les divergences de vues entre les tribunaux islamistes et le gouvernement de transition basée à Baidoa, la présence des troupes éthiopiennes venues à la rescousse du régime du président Abdullahi Yusuf Ahmed semble jeter de l'huile au feu.

Non seulement que cette présence exhume le démon des rivalités entre les frères ennemis erythréens et éthiopiens mais aussi et surtout elle attire la grogne des islamistes qui conditionnent les négociations avec les autorités gouvernementales par le départ des troupes gouvernementales du territoire somalien.

«Il n'y aura pas de négociations tant que les troupes éthiopiennes occuperont une partie de la Somalie. Elles doivent être retirées immédiatement et sans condition», a déclaré le président du Conseil suprême islamique de Somalie(SICS), cheikh Hassan Dahir Aweys cité par l'AFP.

Il a fait cette déclaration mardi lors d'une conférence de presse téléphonique tenue à Galgadud où il réside. Le représentant spécial de l'ONU pour la Somalie, François Fall, a rencontré mardi à Mogadiscio des dirigeants du SICS pour les presser de reprendre des pourparlers avec le gouvernement de transition, basé à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) et soutenu par l'Ethiopie.

Depuis la semaine dernière, de nombreux habitants de la région de Baïdoa ont fait état de l'arrivée de troupes éthiopiennes, après que le gouvernement eut accusé les islamistes de préparer une attaque contre la ville. Les gouvernements éthiopien et somalien ont démenti toute présence militaire éthiopienne en Somalie.

«Si le gouvernement basé à Baïdoa est pour le peuple somalien, il n'y a aucune raison de dire que l'Ethiopie le protège contre le peuple somalien», a ajouté Cheikh Aweys.

L'ETHIOPIE, UNE AUTRE ALTERNATIVE

Le président américain George Bush ne s'est pas démarqué de ses prédécesseurs qui ont toujours prôné la suprématie de l'Amérique sur les autres. A cet effet l'Amérique agit par son interventionnisme et alliés interposés.

Dans le cas d'espèce de la Corne de l'Afrique, l'échec des seigneurs de guerre est aussi une défaite américaine. Car, le président Bush lui- même a justifié le soutien américain aux seigneurs de guerre pour barrer la route à la nébuleuse al Qaïda de Ben Laden de prendre quartier dans ce pays hautement stratégique qui sombre dans le chaos depuis la chute du régime du président Said Barré en 1991.

La Maison Blanche ne tolère pas que la Somalie qui constitue la charnière entre l'Afrique et l'Asie ne tombe aux mains des extrémistes religieux qui sont décidemment résolus à imposer la charia sur le territoire somalien, faisant de ce dernier un cadre par excellence de la nébuleuse Al Qaïda.

Par ailleurs, les implications de cette nouvelle guerre en perspective pourront toucher d'autres régions du continent telles que le Kenya et la Tanzanie qui connaissent des mouvements migratoires assez importants avec la Somalie.

Là aussi, on doit reconnaître que la sous-région des Grands lacs, ne sera pas épargnée. Une façon de souligner que la nouvelle guerre somalienne sera lourde de conséquences sur le continent.

Source : AllAfrica, 26 juillet 2006

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