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Toi qui viens d'Ethiopie...
25 novembre 2006

L'Ethiopie, "attaquée" par les islamistes somaliens, privilégie le dialogue

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a réitéré samedi que les Tribunaux islamiques somaliens constituaient une menace pour l'Ethiopie, où ils ont mené selon lui des activités de "déstabilisation", mais a assuré privilégier la poursuite du dialogue.

"Il y a eu des actes d'invasion depuis l'été dernier, les Tribunaux islamiques ont entraîné, équipé et fait entrer clandestinement en Ethiopie des dissidents armés qui ont mené des activités de déstabilisation de l'Ethiopie", a affirmé M. Zenawi.

"Des centaines sont entrés clandestinement et ils ont été impliqués dans des affrontements avec les forces de sécurité d'Ethiopie", a-t-il ajouté, estimant que ces actions "qui se poursuivent" relèvent "d'une agression".

Les Tribunaux islamiques ont appelé à plusieurs reprises depuis juillet au jihad (guerre sainte) contre l'Ethiopie et les troupes éthiopiennes déployées selon eux en Somalie.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991. Les institutions de transition (TSG), mises en place en 2004, s'avèrent incapables de rétablir l'ordre devant la montée en puissance depuis 2006 des islamistes, qui contrôlent une grande partie du sud et du centre du pays, dont la capitale Mogadiscio.

M. Zenawi a indiqué que le programme d'entraînement militaire mis en place par son pays pour soutenir le TSG portait ses fruits: "Nous avons entraîné quelque milliers de leurs soldats, nous continuons", a-t-il ajouté, jugeant que la constitution d'une armée gouvernementale est "essentiel à la stabilité de la Somalie".

Interrogé sur le nombre de conseillers militaires déployés pour ce programme d'entraînement, il a répondu "quelques centaines" et expliqué qu'il "y a eu quelques accrochages entre des éléments du TSG et des Tribunaux islamiques, des incidents mineurs ici et là, mais en aucun cas nos troupes n'ont été impliquées".

Le Premier ministre a regretté que la communauté internationale ne soutienne pas davantage l'Ethiopie devant cette menace "terroriste grandissante" que représente selon lui les islamistes.

"Nous n'attendons aucun feu vert de personne pour nous défendre", a martelé M. Zenawi assurant avoir eu des consultations avec les Etats-Unis et l'Union Européenne (UE) sur ce dossier. Ses interlocuteurs "ont estimé qu'une réponse militaire serait contre productive".

"Nous respectons leur point de vue (...) mais le Conseil de sécurité (de l'Onu) n'a pas le droit d'empêcher quelque pays que ce soit de se défendre quand il est attaqué".

Soulignant qu'il privilégie toujours l'option pacifique du dialogue avec les islamistes, M. Zenawi a expliqué: "nous avons déjà été attaqués. Mais nous n'avons pas encore ressenti le besoin de répondre" militairement.

"Nous avons des contacts avec les dirigeants jihadistes", a-t-il souligné, affirmant que "leur première réponse est de nier les faits: qu'ils hébergent, entraînent, équipent et font rentrer clandestinement des dissidents armés en Ethiopie".

"Ils nient qu'ils le font avec l'Erythrée, qu'ils entraînent des terroristes d'Ethiopie", a-t-il ajouté reconnaissant que "parfois, ils ont semblé être sensibles à nos demandes".

Enfin, concernant les préparatifs militaires de l'Ethiopie, il a indiqué que "nos forces ont été redéployées pour être sûr que nous en avons assez à la frontière avec la Somalie. Si les moyens pacifiques échouent nous nous réservons le droit de nous défendre contre la violation de notre souveraineté".

"Nous ne déclarons pas la guerre à la Somalie", a-t-il conclu, "nous répondons seulement à des actes répétés d'invasion".

Source : JeuneAfrique, 25 novembre 2006

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