Des troupes éthiopiennes en passe de conquérir Mogadiscio
par Pierre Emangongo
Les troupes éthiopiennes qui combattent contre les islamistes en Somalie étaient en route mardi vers Mogadiscio, la capitale jusque-là sous contrôle islamiste. Le Conseil de sécurité de l'Onu a, à cet effet, convoqué une réunion d'urgence à New York.
Ressentant
une victoire sur ses ennemis islamistes somaliens, l'Ethiopie a
bombardé mardi leurs combattants en retraite et a menacé de prendre
Mogadiscio, leur bastion, après une semaine de guerre dans la Corne de
l'Afrique. «Les forces éthiopiennes sont en route pour Mogadiscio.
Elles se trouvent à 70 km environ et pourraient être en mesure de s'en
emparer dans les 24 à 48 heures» a, selon Reuters, déclaré Abdikarin
Farah, ambassadeur de Somalie en Ethiopie, à des journalistes à
Addis-Abeba.
Les islamistes affirment que toute tentative pour reprendre le contrôle de la capitale s'achèverait par un cuisant échec pour les assaillants. «Ce sera leur destruction et leur apocalypse», a déclaré Abdi Kafi, porte-parole des islamistes. «Le moment viendra où nous les frapperons de tous les côtés.» L'Ethiopie soutient le gouvernement intérimaire laïque de la Somalie contre les milices de l'Union des tribunaux islamiques (UTI) qui tiennent la plus grande partie du Sud après s'être rendus maîtres de Mogadiscio en juin. Addis-Abeba et Washington accusent Al Qaïda et l'Erythrée - ennemie de l'Ethiopie - d'appuyer le mouvement islamiste.
Le gouvernement a aussitôt proclamé une victoire partielle. L'Union africaine (UA) a reconnu à l'Ethiopie le droit d'intervenir, ce qui pourrait inciter Addis-Abeba à aller plus loin, notent des analystes. Selon des diplomates, Washington a aussi apporté son soutien tacite aux Ethiopiens. Patrick Mazimhaka, vice-président de l'UA, a déclaré à BBC que l'Ethiopie avait «amplement avisé» l'organisation panafricaine - chargée de mettre fin aux conflits sur le continent - qu'elle se sentait menacée.
REUNION DE L'ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni en urgence mardi à 15h00 (20h00 GMT) pour évoquer la situation en Somalie, en proie à de violents combats entre islamistes et forces gouvernementales soutenues par l'Ethiopie. Le Guinéen François Lonseny Fall, émissaire spécial de Kofi Annan, secrétaire général de l'Onu, en Somalie, devait informer le Conseil de la situation.
Entre-temps, les tribunaux islamistes ont quitté plusieurs villes pour se replier à l'intérieur de la Somalie.
Les islamistes assurent avoir pour but de rétablir l'ordre en Somalie par l'instauration de la charia (loi islamique) après l'anarchie qui régnait depuis l'éviction du dictateur Siad Barré en 1991.
Source : AllAfrica, 27 décembre 2006