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Toi qui viens d'Ethiopie...
7 janvier 2007

Al Qaïda appelle à combattre l'armée éthiopienne, les risques de l'«afghanisation»

par Moumene Belghoul

La situation en Somalie, pays membre d'une Ligue arabe bien silencieuse en la circonstance, semble se compliquer de jour en jour.

L'intervention de l'Ethiopie voisine, dans un champ de bataille plus complexe qu'il n'y paraît, est venue miner tout processus de rétablissement de la paix. Et l'appel d'Al Qaïda à combattre l'armée éthiopienne «ennemie» en Somalie semble placer désormais le pays parmi ceux, à l'instar de l'Afghanistan, où la guerre, au nom de «la lutte mondiale contre le terrorisme», fait rage. Bien que l'appel de l'Internationale terroriste risque incontestablement de se heurter aux difficultés d'accès dans ce pays très surveillé, ce dernier pourrait devenir un terrain fertile au «terrorisme», notamment en cas d'échec du gouvernement.

Et pour l'heure, ce dernier semble n'avoir qu'une prise fictive sur la situation qui prévaut. «J'exhorte tous les musulmans à répondre à l'appel du djihad contre les forces éthiopiennes d'agression en Somalie», a déclaré le numéro deux d'Al Qaïda, Ayman Al Dhawahiri, dans un texte audio via Internet à l'adresse des Tribunaux islamiques somaliens. «Je vous recommande les embuscades, les mines et opérations-suicide», leur a-t-il conseillé, les exhortant à s'inspirer de la guérilla en Irak et en Afghanistan. Deux pays qui vivent la dégénérescence la plus totale. Les observateurs du conflit somalien estiment que les miliciens des Tribunaux islamiques, traqués depuis la chute de leur dernier bastion de Kismayo dans le Sud «sont désormais cernés de tous les côtés et il leur sera difficile de recevoir des volontaires et des armes». Et la nature du terrain étant semi-désertique, tout mouvement peut facilement être détecté et «toute infiltration est quasi impossible par la mer, strictement contrôlée par les forces américaines». D'autres analystes estiment que l'immixtion de Dhawahiri dans le maelström risque d'emporter les espérances de stabilisation dans la Corne de l'Afrique.

«Al Qaïda, pourchassé en Afghanistan et au Pakistan, semble chercher à prendre pied en Somalie, un terrain fertile aux idéologies extrémistes, en raison des conditions économiques déplorables dans ce pays.» Hier, les troupes éthiopiennes et somaliennes, qui évoluent de concert, poursuivaient les forces en déroute des Tribunaux islamiques dans la forêt de Badade, dans l'extrême sud de la Somalie près de la frontière kenyane. «Les islamistes se cachent dans la forêt mais nous continuerons à sévir contre eux jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul dans la forêt» autour de Badade, à 50 km de la frontière, prédisent-ils. Une «afghanisation» de la Somalie n'est plus désormais à écarter. A Mogadiscio, les populations réclament le retrait des forces éthiopiennes de leur pays. Et les islamistes entrés désormais dans la clandestinité ne semblent pas abdiquer devant les coups de boutoir de l'armée régulière, aidée par l'armée éthiopienne. D'autant plus que l'hyperpuissance, grande bénéficiaire du chaos, regarde avec une complaisance active le drame qui se joue dans la Corne de l'Afrique.

Source : allAfrica.com, 7 janvier 2007

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