Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Toi qui viens d'Ethiopie...
14 mars 2007

Les ex-otages européens "très inquiets" pour leurs compagnons éthiopiens

Les cinq ex-otages européens, liés à l'ambassade britannique d'Addis Abeba et libérés mardi après avoir été enlevés le 1er mars en Ethiopie, se sont dits mercredi "très inquiets" pour le sort des huit Ethiopiens kidnappés avec eux et toujours détenus.

Ces huit Ethiopiens sont des accompagnateurs des touristes européens et des agents du département des finances du gouvernement de la région afar, dans le nord-est de l'Ethiopie, où ils ont été enlevés.

Le gouvernement éthiopien a lui réclamé "la libération sans condition" de ces huit otages, "victimes de terrorisme", ajoutant dans un communiqué "tenir le gouvernement érythréen pour responsable pour toute blessure qu'ils pourraient subir.

"Nous sommes très inquiets que les Ethiopiens qui nous accompagnaient soient toujours retenus", ont déclaré les ex-otages, qui ont quitté l'Erythrée mercredi après-midi, dans un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères.

"Nous ne voulons rien dire qui puisse par inadvertance compromettre leur libération. Notre plus grande préoccupation est qu'ils soient relâchés aussi vite que possible", ont-ils ajouté, indiquant: "nous avons été bien traités par nos ravisseurs, physiquement nous sommes tous en bonne condition mais évidemment très fatigués".

L'identité des ravisseurs reste inconnue pour l'instant. Londres n'a fait aucun commentaire sur le sujet. L'Erythrée a mis en cause un mouvement autonomiste afar d'Ethiopie, ce que des responsables éthiopiens ont démenti.

Les cinq Européens - trois hommes britanniques et deux femmes de nationalités italo-britannique et française - ont été remis aux autorités érythréennes avant d'être conduits à l'ambassade britannique à Asmara mardi.

Ils sont rentrés mercredi à Addis Abeba, a indiqué à l'AFP une porte-parole du Foreign office, qui s'est refusée à tout autre précision.

La France, elle, a décidé de maintenir le dispositif mis en place en Ethiopie pour la libération des cinq Européens, a précisé à l'AFP une source française proche de l'enquête.

"L'affaire ne sera terminée que lorsque les Ethiopiens auront été libérés", a affirmé cette source sous couvert d'anonymat.

A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a indiqué que la France "reste disponible pour contribuer à leur libération. Nous souhaitons qu'elle intervienne très rapidement".

Selon le ministère érythréen de l'Information, les ravisseurs appartiennent à "une organisation d'opposition éthiopienne, connue sous le nom de Front révolutionnaire afar démocratique pour l'unité (Arduf) et qui combat le régime (éthiopien) sur le territoire éthiopien".

Le président de la région afar d'Ethiopie, Ismail Ali Sero, a démenti ces affirmations: "il n'y a pas de mouvement rebelle opérant dans la région afar. Nos soldats surveillent la zone chaque jour", a-t-il déclaré à l'AFP au téléphone.

Les relations entre l'Ethiopie et l'Erythrée sont tendues depuis leur guerre frontalière (1998-2000).

L'Arduf, créé en 1993, est un groupe armé autonomiste afar qui s'oppose à la division du peuple afar entre l'Erythrée, l'Ethiopie et Djibouti.

En 2003, un accord a été conclu entre l'Arduf et Addis Abeba. Mais une faction dissidente, généralement baptisée Ugugmu ("révolution" en langue Afar), est toujours active.

L'Arduf avait revendiqué le rapt d'un groupe de touristes italiens en 1995, qui avaient été libérés au bout de deux semaines.

Source : JeuneAfrique.com, 14 mars 2007

Publicité
Commentaires
Toi qui viens d'Ethiopie...
Publicité
Archives
Publicité