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Toi qui viens d'Ethiopie...
10 mai 2006

Pour l’Unicef, les secours ne doivent pas se relâcher

Les pluies qui ont touché certaines zones de la Corne de l'Afrique ne changent pas dans l'immédiat la situation des bergers qui ont perdu leurs ressources.

1790_2La Corne de l’Afrique attend-elle encore la pluie ou bien est-il déjà trop tard pour que la crise soit atténuée ?
Les pluies ont commencé à tomber dans certaines zones, au Kenya, en Ethiopie, un peu moins en Somalie. C’est un signe d’espoir pour l’avenir : un environnement plus favorable pourrait se reconstituer. Mais les bergers ont déjà perdu beaucoup de bétail, et ces pluies ne vont pas tellement atténuer les souffrances de la population dans l’immédiat. On peut même dire qu’à court terme, elles risquent d’aggraver la situation, en entraînant des diarrhées, des infections respiratoires et en attirant les moustiques, donc le paludisme. Les secours ne doivent pas se relâcher.

Comment l’Unicef se déploie-t-il au niveau logistique face à ce genre de crise ? Il y a 5 pays concernés : qu’est-ce qui existe comme relais sur le terrain pour accéder au maximum de sites touchés ?
Primo, l’Unicef s’appuie sur ses bureaux de terrain, dans les cinq pays concernés : les staffs locaux mettent la priorité sur l’urgence. Deuxio, des professionnels ont rejoints la zone affectée : depuis décembre, 34 personnes sont ainsi mobilisées spécialement pour cette crise. Tercio : New York envoie des techniciens et des opérationnels supplémentaires sur le terrain.

Est-ce qu’il y a des facteurs, autres que climatiques, qui expliquent que ces crises se répètent régulièrement ?
Il y a des facteurs démographiques. La densité de population devient élevée par rapport à ce que la terre peut supporter. Les parcelles pour nourrir une famille sont de plus en plus petites. Les ressources en eau sont limitées pour pouvoir abreuver le bétail. À cela s’ajoutent des facteurs sociaux : la population la plus touchée est une population nomade. J’ai constaté en Ethiopie des taux de malnutrition élevés mais surtout des taux de fréquentation des centres de santé minimes. Ce sont des gens qui sont difficile à toucher. C’est un problème aussi bien pour l’Unicef et ses partenaires que pour les gouvernements.

Quels sont les actions menées pour essayer d’enrayer à long terme ce genre de crise ?
Nous commençons à déployer une politique « out-reach » : au lieu de services sociaux fixes, nous développons des équipes mobiles, chargées de se déplacer vers les gens. C’est ce qui est mis en place depuis un an et demi en Ethiopie. Ce sont par exemple des équipes de vaccination qui vont d’un site à l’autre. L’idée est d’avoir aussi des écoles plus souples, avec des enseignants formés au sein même de ces groupes nomades. En dehors de cette stratégie, il faut aussi noter comme réponses de long terme les fonds d’assistance alimentaire qui sont mis en place par les gouvernements.

Est-ce que l’aide internationale est bien accueillie par les autorités sur place ?
Certaines zones sont difficiles d’accès pour des raisons d’éloignement ou de sécurité. D’autres sont même inaccessibles, comme en Somalie. Des interventions qui réclament une présence prolongée, comme une campagne de vaccination ou le forage de puits, ne sont pas toujours possibles : dans ce cas l’intervention se limite à la nutrition. Mais dans l’ensemble, nous sommes bien accueillis. Les gouvernements sont conscients qu’il faut agir, et vite.

Source : UNICEF, 10 mai 2006

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