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Toi qui viens d'Ethiopie...
12 mai 2006

Corne de l’Afrique : « Chaque année, les bergers sont sur le fil du rasoir »

Au-delà de la réponse à la crise de cette année, Keith McKenzie explique pourquoi les populations de bergers sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.

1799_2Quel rôle jouez-vous dans la réponse apportée par l’Unicef à la sécheresse de cette année ?
Je suis le conseiller spécial de l’Unicef pour la crise de la Corne de l’Afrique. Cette crise touche 5 pays : la Somalie, l’Ethiopie, l’Erythrée, Djibouti et le Kenya. Je suis en contact avec les représentants de l’Unicef dans ces pays et je suis chargé de proposer la réponse la plus appropriée à la crise. Ma carrière m’a habitué aux situations d’urgence. J’étais précédemment en poste au Darfour.

Comment se caractérise cette crise dans la Corne de l’Afrique ?
Aujourd’hui, 16 millions de personnes sont touchées par la sécheresse, dont 8 ont besoin d’une assistance directe. Sur ces 8 millions, environ la moitié sont des enfants, et 1,2 ont moins de 5 ans. C’est un nombre impressionnant. Ce sont les populations de bergers qui sont les plus touchées. La sécheresse a décimé leur bétail, qui n’a plus ni eau ni herbe pour se nourrir. Les bergers n’ont plus de viande pour s’alimenter mais surtout plus de bêtes à vendre sur les marchés. Ces communautés se retrouvent sans ressources et entièrement dépendantes de l’aide internationale. L’intervention de l’Unicef porte sur l’eau – systèmes d’approvisionnement au niveau des villages et envoi de camions citernes – et sur un programme de nutrition afin de venir au secours des enfants dont la vie et le développement sont menacés.

On entend souvent parler de sécheresse dans cette région du monde. Est-ce une fatalité ou bien y a-t-il moyen de faire changer les choses durablement ?
Les conditions climatiques de ces pays sont difficiles, la situation politique est compliquée mais ces éléments n’expliquent pas à eux seuls pourquoi la crise prend de telles proportions. Si des appels sont lancés régulièrement depuis des dizaines d’années, c’est que les populations de bergers sont sans arrêt sur le fil du rasoir. Elles sont nomades. Comment leur offrir des services qui leur permettent de se protéger à long terme si elles se déplacent chaque année ? Comment construire des hôpitaux, scolariser les enfants ? A la moindre sécheresse, ces populations se retrouvent menacées. L’Unicef essaie justement de saisir l’occasion de cette crise pour adapter ses pratiques et leur offrir une meilleure protection aujourd’hui et dans l’avenir, en les assistant par des équipes itinérantes : l’enjeu est d’être mieux armés pour faire face à leurs difficultés cette année et lors des prochaines sécheresses.

Source : UNICEF, 12 mai 2006

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