La presse privée accusée d'inciter à la haine
Le ministre éthiopien de l'Information, Berhan Hailu, a accusé jeudi
les médias privés d'incitation à la haine, à la violence et à
l'intolérance, au nom de la liberté d'opinion et d'expression incrite
dans la constitution du pays.
"En dépit de notre longue histoire, la liberté de la presse
était pratiquement impensable jusqu'à ce que le peuple éthiopien ait
chassé le régime du Derg en 1991", a dit le ministre lors d'une réunion
des professionnels des médias marquant la Journée mondiale de la
liberté de la presse.
Il a souligné que la plupart des médias privés créés ces
dernières années en Ethiopie étaient partisans, et soutenaient les
groupes d'opposition.
Pour que la liberté de la presse et la liberté d'expression
servent d'instruments pour un ordre démocratique, le ministre leur
conseillé d'être "profondément enracinés dans la société et devenir une
culture".
L'Ethiopie fait partie des pays très critiqués par les
défenseurs de la liberté de la presse pour entrave à la liberté
d'expression.
D'après Amare Aregawi, un patron de presse privé éthiopien, les
lois nationales sur les médias entrent en conflit avec les dispositions
de la constitution.
"L'Ethiopie est loin d'être un exemple s'agissant de la liberté
d'expression", a-t-il dit, accusant le gouvernement de créer un
environnement législatif restrictif et illogique pour les médias.
M. Aregawi a dressé la liste des grands défis qui se posent à la presse éhiopienne, à savoir le manque de compréhension de l'essence même de la liberté de la presse, le manque de professionalisme, le manque de capacités institutionnelles et l'absence d'éthique.
Source : Jeune Afrique, 3 mai 2007