Liberté de la presse : l'Ethiopie rejette les critiques des ONG

Les autorités éthiopiennes ont estimé jeudi que les rapports publiés cette semaine par des organisations de défense de la liberté de la presse et très critiques vis-à-vis du régime d'Addis Abeba étaient basés sur des "allégations".

"Nous regrettons que ces rapports ne soient pas basés sur des recherches mais seulement sur des allégations", a déclaré Fantahun Asres, directeur du département d'accréditation des médias internationaux au ministère de l'Information éthiopien.

"S'ils avaient été basés sur des recherches (enquêtes, ndlr), les Ethiopiens les auraient bien accueillis", a-t-il ajouté à Addis Abeba, lors d'un séminaire consacré à la liberté de la presse.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF), basée à Paris, a classé une nouvelle fois l'Ethiopie parmi "les prédateurs de la liberté de la presse", selon un rapport publié à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée chaque année le 3 mai.

De son côté, l'organisation Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basée à New York, a mis l'Ethiopie en tête des dix pays où la situation de la liberté de la presse s'est gravement dégradée au cours des cinq dernières d'années.

"Il n'y a pas de doute que la liberté d'expression doit être accordée à tous. Il y a encore beaucoup de secteurs que nous devons améliorer", a reconnu le ministre éthiopien de la Justice, Assefa Kesito, au cours du séminaire.

Mais le ministre éthiopien de l'Information, Berhanu Hailu, s'est défendu en rappelant que "la démocratie en Ethiopie n'était même pas vieille de vingt ans".

"Il y a un besoin de se préserver des excès (...) qui peuvent venir du gouvernement comme des institutions privées et peuvent déboucher sur des menaces sur la sécurité nationale", a-t-il ajouté.

Source : Le Monde, 3 mai 2007