RSF "scandalisée" par le procès de journalistes

L'organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) s'est dite mardi "scandalisée" par la décision de la Haute cour fédérale d'Ethiopie de déclarer coupable quatre journalistes dans le cadre du procès des principaux dirigeants de l'opposition éthiopienne.

Parmi ces quatre journalistes "deux risquent la peine de mort ou l'emprisonnement à vie", s'insurge dans un communiqué reçu à Nairobi RSF, qui se dit "scandalisée par le grave retour en arrière" que constitue l'arrêt de la Haute Cour fédérale rendu lundi.

Trente-huit opposants éthiopiens et organisations politiques ont été déclarés coupables lundi notamment de violation de la Constitution par la Haute cour de justice fédérale, dans le procès pour complot des principaux dirigeants de l'opposition qui a débuté fin 2005.

Quatre journalistes et trois groupes de presse figurent parmi les 38 déclarés coupables, selon RSF.

"Le gouvernement éthiopien n'en a-t-il pas assez de harceler l'opposition et les journalistes", s'interroge RSF selon qui "les Etats-Unis, qui entretiennent des relations privilégiées avec l'Ethiopie, doivent faire comprendre au Premier ministre Meles Zenawi que ce procès-fleuve a assez duré".

Selon la même source, Mesfin Tesfaye, rédacteur-en-chef de Abay, et Andualem Ayele, rédacteur-en-chef d'Ethiop, encourent la peine de mort ou l'emprisonnement à vie.

Wonakseged Zeleke, rédacteur-en-chef de Asqual, risque 10 ans de prison, tandis que que le dernier journaliste déclaré coupable, Dawit Fassil, encourt trois ans de réclusion, selon RSF.

Les accusés, parmi lesquels les dirigeants de la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD, opposition), sont jugés pour complot à la suite des violences qui avaient suivi les législatives de 2005, remportées officiellement par la coalition au pouvoir, mais entachées de fraudes selon l'opposition.

Source : Le Monde, 12 juin 2007